Le secteur de l’action sociale est un pilier essentiel pour le bien-être des citoyens. La planification à l’échelle départementale est un enjeu majeur pour garantir une offre de services équilibrée et adaptée aux besoins des populations. Dans ce contexte, l’article L141-3 du Code de l’action sociale et des familles (CASF) est un outil législatif clé pour les acteurs locaux. Voyons ensemble comment cet article encadre la planification départementale de l’action sociale.
L’article L141-3 du CASF : cadre légal et objectifs
L’article L141-3 du Code de l’action sociale et des familles stipule que les conseils départementaux sont responsables de la planification de l’action sociale sur leur territoire. Cette responsabilité s’exerce notamment à travers la mise en place d’un schéma départemental d’organisation sociale et médico-sociale (SDOSMS). Ce document a pour objectif d’identifier les besoins sociaux et médico-sociaux du département, définir les priorités d’intervention et organiser les services disponibles.
Le SDOSMS doit être élaboré en concertation avec les acteurs locaux concernés, tels que les collectivités territoriales, les organismes gestionnaires d’établissements ou services sociaux et médico-sociaux, ainsi que les associations et les usagers. Il doit également être compatible avec le schéma régional d’organisation sociale et médico-sociale (SROSMS) élaboré par l’Agence régionale de santé (ARS).
Les enjeux de la planification départementale de l’action sociale
La planification départementale de l’action sociale permet de garantir une offre de services adaptée aux besoins des populations et conforme aux politiques publiques nationales et régionales. Elle contribue ainsi à prévenir les inégalités sociales et territoriales en matière d’accès aux services et aux prestations. Parmi les enjeux majeurs de cette planification, on peut citer :
- l’évaluation fine des besoins sociaux et médico-sociaux du territoire, à partir d’une analyse des données démographiques, économiques et sociales ;
- la définition de priorités d’intervention pour orienter les choix d’investissement, favoriser le développement de projets innovants ou répondant à des besoins spécifiques ;
- la coordination entre les différents acteurs de l’action sociale (services départementaux, établissements, associations, etc.), afin d’optimiser l’utilisation des ressources disponibles et éviter les doublons ou les lacunes dans l’offre proposée ;
- la mise en place d’une politique d’évaluation et de suivi des actions menées, pour mesurer leur efficacité et leur pertinence au regard des objectifs fixés.
Perspectives pour la planification départementale de l’action sociale
Dans un contexte de réduction des budgets publics et de complexification des problématiques sociales, la planification départementale de l’action sociale doit relever plusieurs défis pour demeurer efficace et pertinente :
- prendre en compte les évolutions démographiques (vieillissement de la population, mobilité géographique, etc.) et économiques (précarisation, chômage, etc.) pour adapter les services proposés ;
- intégrer les enjeux du numérique et du développement durable dans l’organisation des services sociaux et médico-sociaux, par exemple en favorisant la dématérialisation des procédures ou l’utilisation de solutions éco-responsables ;
- développer des partenariats avec d’autres acteurs, publics ou privés, pour mutualiser les ressources et élargir l’offre disponible ;
- favoriser la participation des usagers et des citoyens dans la définition des orientations et le suivi des actions menées.
L’article L141-3 du Code de l’action sociale et des familles constitue donc un outil essentiel pour structurer la planification départementale de l’action sociale. En s’appuyant sur ce cadre légal, les conseils départementaux ont la responsabilité d’organiser une offre de services cohérente, adaptée aux enjeux locaux et répondant aux besoins exprimés par les populations.