Le projet de loi sur la protection des données en UK

Le projet de loi sur la protection des données est une atteinte injuste à la liberté de la presse en Angleterre.
Si l’amendement est adopté, il risque d’avoir un impact négatif sur les journalistes de tout le spectre – tabloïd, broadsheet, web, local, régional ou national.

Le projet de loi sur la protection des données examiné par les députés aurait dû être un texte législatif relativement discret, utilisé pour introduire un règlement à l’échelle de l’UE dans le droit britannique. L’intention première des nouvelles règles était de donner aux individus plus de contrôle sur leurs propres données et sur leur utilisation par des tiers – y compris les grandes entreprises.

Toutefois, le projet de loi est devenu litigieux en raison des amendements proposés par les députés de l’opposition qui pourraient avoir un impact potentiellement néfaste sur la liberté de la presse.

Le premier amendement

Le premier vise à forcer le gouvernement à mener une enquête selon les lignes précédemment envisagées comme « Leveson partie 2 », en mettant l’accent sur le comportement illégal ou inapproprié des éditeurs de nouvelles nationaux dans le contexte des données à caractère personnel. La diffusion de fausses nouvelles, le rôle de la police et d’autres intervenants dans la prévention des comportements répréhensibles du passé et la question de la désignation des suspects avant qu’ils ne soient inculpés.

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À une époque où le paysage médiatique change rapidement et où les lois sur la protection des données sont de toute façon mises à jour, il n’est pas particulièrement opportun de tenir ce qui semble être une enquête largement rétrospective, même si les victimes d’intrusion de la presse se réjouiront d’une telle décision. De plus, lorsqu’il s’agit de fausses nouvelles, le Comité du numérique, de la culture, des médias et des sports est déjà en train d’examiner le sujet.

Le deuxième amendement

La deuxième modification proposée est plus préoccupante sur le plan existentiel. Elle aurait pour effet d’obliger un éditeur de nouvelles qui ne fait pas partie d’un organisme de réglementation approuvé (y compris The Independent) à payer les coûts des deux parties dans toute action en protection des données intentée contre lui – quelle que soit l’issue de l’affaire lorsqu’elle est portée devant les tribunaux.

Les partisans de cette proposition soutiennent que c’est la seule façon de forcer les journaux et les sites Web d’information à se joindre à un organisme de réglementation qui a l’appui du Groupe de reconnaissance de la presse (PRP), établi par la charte royale à la suite de la première enquête Leveson, qui s’est terminée en 2012. En l’état actuel des choses, le seul organisme de réglementation approuvé est Impress, qui bénéficie du soutien financier du critique de presse Max Mosley.

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Par principe – en raison du lien entre le PRP et le parlement, auquel le premier doit rendre compte – aucun éditeur grand public n’a adhéré à Impress. Ses liens avec M. Mosley en font encore une proposition moins attrayante, bien que cela soit en grande partie du fait du. Pourtant, si l’amendement de l’opposition est adopté, comme il se peut fort bien, ces éditeurs risquent d’être poursuivis par une myriade de personnes qui ont beaucoup à cacher et rien à perdre.

Il serait erroné d’imaginer que la bataille ici est entre des députés travaillistes justes et la presse tabloïde épouvantable. Si l’amendement de transfert des coûts réussit, il risque d’avoir un impact négatif sur les journalistes de tout le spectre – tabloïd, broadsheet, web, local, régional ou national. Pour un secteur déjà confronté à des défis économiques sans précédent, cela pourrait s’avérer désastreux.

Il est vrai, bien sûr, que certains éléments de la presse sont indisciplinés et que des comportements épouvantables ont eu lieu sur certains titres dans le passé. Mais ces raisons ne devraient pas être suffisantes pour que les députés votent cette attaque pernicieuse contre la liberté de la presse.